Πέμπτη 13 Ιουνίου 2013

Παραμένει ως ένα από τα κεντρικά θέματα στον διεθνή Τύπο Le Parisien: H ΕΡΤ έκλεισε με απόλυτη βιασύνη Grèce : «La télé publique a été fermée dans la précipitation absolue»

La fermeture abrupte de l'audiovisuel public ERT embarrasse la Grèce.

La fermeture abrupte de l'audiovisuel public ERT embarrasse la Grèce. | (AFP/SAKIS MITROLIDIS.)

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La Grèce est depuis mardi soir le seul pays d'Europe sans télévision ni radio du service public. La fermeture de l'ERT, décidée unilatéralement par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, supprimant d'un coup 2 700 emplois, a provoqué un tollé chez les syndicats qui ont appelé ce jeudi à la grève générale Le principal parti de l'opposition de la Gauche radicale (Syriza) crie au «coup d'Etat». Au sein même de la coalition gouvernementale, cette fermeture est contestée, même si l'on reconnaît la nécessaire restructuration de cet organisme, critiqué pour son clientélisme et sa mauvaise 

 – Thomais Papaioannou est journaliste grecque et correspondante en  pour ERT. Elle nous livre son point de vue sur cette fermeture soudaine. 

Vous attendiez-vous à la fermeture brutale de l'ERT ? 

Depuis un mois, des rumeurs circulaient sur le fait que quelque chose de méchant planait au dessus du groupe audiovisuel. On pensait que le gouvernement fermerait peut-être une chaîne sur les quatre. Mais tout ça s'est fait dans la précipitation absolue. Ils ont décidé de tout fermer mardi, le jour où les créanciers de la troïka (UE-FMI-BCE) arrivaient. Ce n'est pas un hasard. La troïka vient régulièrement pour vérifier si le gouvernement remplit ses engagements. Il est censé supprimer 2000 postes de fonctionnaires. Depuis des mois, il doit faire le tri. Or, les dirigeants ne font que discuter et refusent de licencier. Pourtant, il existerait une liste d'une soixantaine d'organismes publics qui devraient fermer d'ici la fin de l'année. 

Le gouvernement cherchait-il à se venger de quelque chose ?

Il y a eu, c'est vrai, plusieurs vagues de grèves depuis plus d'un an pour contester la baisse des salaires qui ont été réduits, pour certains, presque de moitié. On ne nous payait plus les heures supplémentaires. Les pigistes n'étaient plus payés depuis novembre. Mon contrat s'est terminé en janvier. Tout cela sans aucune explication. En réaction, on a donc décidé de faire grève et surtout d'arrêter de couvrir les déplacements du Premier ministre grec Antonis Samaras. On venait avec lui, mais on ne produisait ni ne diffusait quasiment aucune image. Samaras et ses conseillers étaient furieux ! 

En plus, il y avait un conflit ouvert entre les syndicats et le gouvernement sur la question des salaires qui n'a pas facilité les négociations. Des syndicats qui toutefois peuvent aussi être «vendus» au pouvoir quand cela les arrange. Cette guerre frontale sur fond de corruption n'a pas arrangé les négociations.

Les Grecs sont-ils attachés à leur audiovisuel public ?

Les chaînes publiques ne sont pas populaires en Grèce. Très peu de Grecs les regardent. Elles font d'ailleurs moins de 10% d'audience en moyenne. Depuis un an, les moyens étant de plus en plus réduits, la qualité des programmes était de pire en pire. Une majorité de Grecs finissait même par dire que c'était devenu irregardable. Ainsi, le gouvernement croyait sans doute que la fermeture passerait mieux auprès de la population, qui applaudirait même une fermeture. Et en effet, c'est le cas pour une partie. 

L'audiovisuel public était aussi très critiqué, n'est-ce pas ?

Tout le monde est d'accord pour réformer l'ERT. On attendait des restructurations. Il fallait que ça change. Car il faut savoir aussi que la télévision publique en Grèce est devenue le fief des partis politiques. Dès que des dirigeants arrivent au pouvoir, ils placent des gens de leur parti dans cet organe étatique, comme par exemple des présidents de chaîne, des directeurs généraux, des secrétaires... Ils sont très bien payés mais sans compétences. Cela dure depuis trois décennies. Le gouvernement de Samaras, qui nous accuse d'opacité, n'est pas mieux que les autres. Lui aussi a placé des membres de son parti.

Le gouvernement a pourtant annoncé la création d'un nouvel audiovisuel public ?

Mais on ne peut pas fermer l'usine pour la relancer ensuite ! Surtout que la nouvelle chaîne publique promise sera la réplique exacte de celle qui vient d'être fermée. Nous ne sommes pas dupes. Le gouvernement, qui prévoit 1200 embauches, va replacer les siens. On prend les mêmes et on recommence ! On nous a bourré les oreilles avec la méritocratie. Que le gouvernement fasse le tri ! En attendant, une partie des journalistes, ceux qui essaient aujourd'hui de maintenir l'antenne depuis mardi soir, enchaînent les émissions sur les plateaux pour garder l'antenne. Une poignée fait toujours tourner la machine. Et malheureusement, ce n'est pas nouveau...

Alors pourquoi des milliers de manifestants protestent contre cette fermeture ?

Il faut savoir que le chômage touche 28% de la population active et 63% des jeunes. Près de 3000 personnes licenciées d'un coup, sans compter tous les pigistes, les boîtes de productions extérieures... Tout un microcosme travaillait avec l'ERT, ça fait presque 5 000 personnes qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain. Par conséquent, les gens commencent à se dire que si le gouvernement a pu fermer d'un coup ce groupe, il est capable de faire pire. Les Grecs se demandent quelle sera la prochaine étape : les écoles, les hôpitaux ? Trop c'est trop. 

Pensez-vous qu'il peut revenir en arrière ?

Samaras ne reculera pas. Même s'il est conscient d'avoir déclenché un fiasco. Toutefois, son porte-parole a déjà laissé entendre que peut-être, finalement, la fermeture ne serait pas si définitive que ça. On ne sait pas trop. C'est le flou artistique. Et pour l'heure, aucun employé n'a encore reçu de papier de licenciement. Je souhaiteraiS que l'ERT retrouve sa splendeur d'antan. C'est la seule chaîne où il y a des documentaires primés en Europe. 


VIDEO. Grèce : des milliers de manifestants contre la fermeture de ERT


πηγη LeParisien.fr

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